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Page mise à jour en septembre 2023
La cohabitation avec la faune sauvage…
…un sujet sensible!
L’urbanisation, l’augmentation de la densité humaine, les activités humaines exercent une pression de plus en plus forte sur la nature et parfois génèrent des conflits avec les espèces animales sauvages jusqu’à provoquer le déclin de certaines espèces. Et pourtant celles-ci jouent un rôle important dans la chaine alimentaire et la dynamique de la biodiversité et nous rendent des services indispensables. Ainsi, il nous faut revoir nos comportements et nos idées quant à notre rapport avec la faune sauvage et la nature en général.
Vous trouverez ci-dessous des conseils pour cohabiter avec…plusieurs espèces sauvages communes dans les Vosges. Vous découvrirez, une petite faune sauvage ignorée, des mustélidés, le cormoran et bien d’autres mal-aimés, les grands prédateurs des Vosges (avec une exception pour l’ours brun), comment chacun vit en relation avec son environnement, ses proies, comment nous pouvons vivre avec eux et pourquoi il est judicieux d’inviter fouines et renards au jardin.
Voyez aussi les pages suivantes: « Cohabiter avec…le renard, la fouine, les corbeaux et corneilles, le blaireau » et ainsi que la page : « Accueillir la biodiversité chez soi » , plus particulièrement dédiée aux oiseaux des jardins, aux hirondelles et aux martinets.
- Se prémunir de l’impact des petits prédateurs
- Au sujet du loir et du lérot
- En ce qui concerne la martre, le putois et la belette
- Et pour l’étourneau sansonnet, le geai des chênes, et la pie bavarde…
- La protection des batraciens
- La chouette effraie
- Le tarier des près
- L’alouette des champs
- Le pigeon des villes n’est pas celui que l’on croit
- Grand Tétras et Gélinotte des bois
- Les lynx victimes de la chasse, du piégeage et du braconnage
- Le loup symbole de la résilience de la nature
- Les ours bruns des Pyrénées, les mammifères sauvages les plus menacés en France
et nous ajoutons un sujet dont on parle encore trop peu et pourtant indispensable, certains diront l' »utilité » nous préférons dire les « bienfaits » apportés par la faune sauvage:
- Les bénéfices apportés par la faune sauvage
- Prédateurs naturels, auxiliaires de l’agriculture pour lutter contre les campagnols
- Les prétendus « nuisibles » ou Esod* sont en réalité des animaux nécessaires à l’équilibre des écosystèmes
Comment se prémunir de l’impact des petits prédateurs sur les poulaillers, sur les cultures et sur les biens.
Comme on met un toit sur une maison pour empêcher la pluie de tomber à l’intérieur, on doit préserver ses cultures et ses biens pour empêcher leur dégradation.
Oiseaux Nature lutte depuis des années afin que l’image de la fouine, du renard et autres prédateurs soit réhabilitée. La Fouine, les autres petits prédateurs ont toute leur place dans la préservation de la biodiversité.
Détruire un animal parce qu’il a causé des problèmes est une fausse bonne solution car immanquablement les faits se reproduiront soit causés par la même espèce, soit par une autre, le chat domestique ou le chien étant souvent concernés.
Depuis de longues années, les naturalistes d’Oiseaux-Nature ont résolu nombre de problèmes, et dans la durée, en utilisant, au cas par cas, les solutions adéquates.
Et puis n’oublions jamais les nombreux services rendus à la collectivité par chacun des petits prédateurs. Lire à ce sujet:
Indispensables prédateurs… – le Troglo n°117 avril 2012 page 15
Quelques solutions pour protéger votre poulailler :
Protection mécanique
Contre : chiens, chats, rats, renards, fouine etc…, les volailles attirant de nombreux prédateurs. Contre les oiseaux, grillager le dessus. Les poulaillers ou clapiers doivent être fermés, les parcs d’élevage engrillagés. Le grillage doit être solide et sa maille ne doit pas dépasser 3 à 4 cm. La clôture doit être installée du côté extérieur par rapport aux piquets de soutien afin qu’il soit plus difficile de pénétrer à l’intérieur du poulailler en grimpant sur ces piquets. Pliez la partie supérieure du grillage vers l’extérieur en formant un angle d’environ 30°. Autour du poulailler, en bas, un retour de grillage sur 50 cm à 1 m vers l’extérieur et légèrement recouvert de terre empêche le renard de creuser un tunnel d’accès. Juste contre la clôture, on peut aussi placer une rangée de dalles de 40 cm de largeur; les renards sont futés, mais ils n’ont pas le réflexe de commencer à creuser un peu avant ces dalles.
Protection d’origine électrique
Placés à 1,50 m de hauteur ou plus, un ou deux fils électrifiés écartés de 10 cm de la clôture sont d’une efficacité totale. (sauf contre les oiseaux évidemment)
Et puis
Eviter tout arbre ou branche à proximité du grillage ou le surplombant.
Fermer les accès avec du grillage fixé solidement. Un manchon de sortie (entonnoir) ou une trappe à sens unique permettront de n’enfermer aucun animal à l’intérieur.
Fermer l’abri nocturne tous les soirs avant la nuit (Il existe des dispositifs automatiques)
Et ne laissez pas la possibilité au prédateur de s’approcher trop près des proies : ça le rend fou !
Placez le dortoir et la mangeoire de votre volaille à quelque 30 cm de hauteur afin de diminuer les possibilités d’accès aux petits rongeurs, ceux-ci pouvant attirer les prédateurs.
Nous sommes à la recherche de témoignages de personnes possédant des installations protégées efficacement des prédateurs. Si vous-même ou des amis, êtes dans ce cas, contactez nous. Les retours d’expérience nous intéresse beaucoup même si nous connaissons déjà de nombreux moyens efficaces de se protéger.
Donnez-nous très vite vos coordonnées : il faut faire évoluer les mentalités. Il faut absolument prouver qu’on peut se protéger SANS DETRUIRE la vie.
Rappelons que les pièges qui tuent sont les mêmes que ceux qui mutilent ou blessent gravement quand ils ont été mal employés ou que l’animal était méfiant.
Plus d’informations concernant le renard , la fouine , le blaireau , les corbeaux et corneilles
Au sujet du loir et du lérot
Nous rappelons que le loir gris et le lérot sont protégés par la Convention du 19 septembre 1979 relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel, dite Convention de Berne. De même ces deux espèces ne sont ni inscrites sur la liste des espèces chassables, ni inscrites sur la liste des espèces soit disant espèces susceptibles de d’occasionner des dégâts (ESOD anciennement«nuisibles»).
Loirs et lérots sont tellement discrets et peu prolifiques que la cohabitation se fera sans problème avec un peu de bon sens et bienveillance. En particulier pour le loir à qui il arrive d’apprécier un grenier. Si l’affaire devient trop gênante, les mesures à mettre en œuvre seront de supprimer les accès au grenier, bien évidemment en s’assurant qu’il n’y a plus d’animal et ses petits dans cet endroit.
En savoir plus sur le loir:
Dormir comme un loir – Le Troglo n°80 – Janvier 2002
En ce qui concerne la martre, le putois et la belette
La martre est une espèce forestière beaucoup plus rare que la fouine et souvent confondue avec elle. Oiseaux-Nature n’a jamais entendu parler de réels soucis provoqués par la martre dans les Vosges. Dans les endroits où elle est présente, les mêmes mesures de prévention que celles concernant la fouine sont à mettre en œuvre.
La martre, la forêt pour univers…Le Troglo n°139, Février 2022, pages 5 à 12
Oiseaux-Nature n’a jamais entendu parler de soucis provoqués par le putois dans les Vosges. Le grillage des poulaillers doit être solide et ses mailles ne doivent pas excéder 25 mm. En haut des clôtures, un retour de 40 cm incliné vers l’extérieur à 45° est très efficace. Le putois ne creuse pas, mais en bas, un retour du grillage dans le sol, même peu enterré, sur une largeur de 60 à 80 cm, est infranchissable aux autres prédateurs comme le chien. Attention à ce qu’il n’y ait pas de possibilité de sauter depuis un toit ou un arbre à proximité. Une clôture électrique vient éventuellement compléter ce dispositif mais n’est pas indispensable la plupart du temps. Attention : Tout dispositif de protection inadapté à la situation locale est inefficace.
La difficile lutte pour obtenir le déclassement du putois de la liste noire/ESOD:
Dans un rapport de janvier 2017, transmis au ministère de l’environnement, la Société Française pour l’Étude et la Protection des Mammifères (SFEPM) juge que le putois est une espèce en déclin, qu’il faut le classer en «espèce protégée» et rappelle ses effets positifs. On espère bien que l’alerte de la Société Française pour l’Étude et la Protection des Mammifères (SFEPM) sera entendue et comprise et que le Ministère agira en conséquence:
« De nombreuses menaces pèsent sur ce petit carnivore et ont conduit à son déclin sur le territoire national.La première d’entre elles est le piégeage et la chasse qui ne sont pas toujours pratiqués dans la légalité et ne visent pas forcément ces animaux… « Sous la pression des représentants cynégétiques, le putois est encore classé ‘susceptible d’occasionner des dégâts’ (nouvelle dénomination des ‘nuisibles’). Pourtant, rien ne justifie un tel classement : aucun impact sur les activités humaines, aucun impact écologique négatif n’est documenté par aucune donnée scientifique« , se désole Pierre Rigaux…l’ONCFS explique sur son site que « la prédation du putois sur les élevages avicoles, comme celle des autres espèces de mustélidés, reste difficilement quantifiable par manque d’outil simple permettant une estimation précise des pertes et une reconnaissance fiable des prédateurs en cause » « France : une instance gouvernementale favorable à la protection du putois d’Europe – Sciences et Avenir du 03-12-2018
En 2022, le putois n’est plus sur la sinistre liste « nuisibles »:
Depuis le 7 juillet 2021, le putois d’Europe est retiré de la liste des ESOD (Espèces Susceptibles d’Occasionner des Dégâts). Suite à la demande de plusieurs associations, l’arrêté ministériel « nuisibles » du 3 juillet 2019 est annulé en ce qui concerne le putois d’Europe.
Le putois d’Europe n’est plus nuisible, mais toujours pas protégé – Reporterre 30 juillet 2021
Arrêt du Conseil d’Etat du 7 juillet 2021
Arrêté du 16 février 2022 modifiant l’arrêté du 3 juillet 2019 pris pour l’application de l’article R. 427-6 du code de l’environnement et fixant la liste, les périodes et les modalités de destruction des espèces susceptibles d’occasionner des dégâts – JO du 14 mai 2022
En 2023, le putois n’apparait plus sur la liste dans l’Arrêté du 3 août 2023 pris pour l’application de l’article R. 427-6 du code de l’environnement et fixant la liste, les périodes et les modalités de destruction des espèces susceptibles d’occasionner des dégâts
Le putois n’est toujours pas protégé et est toujours sur la liste des espèces chassables, bien qu’il soit classé « quasi-menacé ».
Oiseaux-Nature n’a jamais entendu parler de soucis provoqués par la belette dans les Vosges. Un grillage à petites mailles est infranchissable par cet animal.
A lire pour en savoir plus sur ces animaux qui nous apportent tant de bénéfices:
Les petits mustélidés des spécialistes des campagnols – GRAB
Les mustélidés : des « nuisibles » indispensables à la nature-Animal Cross – 29-10-2018
Rappelons que dans les Vosges, seule des mustélidés, la fouine est sur la liste des espèces susceptibles d’occasionner des dégâts
Et pour l’étourneau sansonnet, le geai des chênes, et la pie bavarde…
L’étourneau sansonnet est un oiseau migrateur dont les populations du nord et de l’est de l’Europe fréquentent les Vosges en hiver. C’est à ce moment, quand la chasse est autorisée, que des oiseaux sont tués au fusil. C’est à ce moment qu’on peut les voir se rassembler en dortoirs le soir. Mais dès la fin février-début mars, la chasse étant terminée, ces oiseaux retournent dans leurs lointaines contrées d’origine. Le rôle de l’étourneau sansonnet, grand consommateur de vers blancs et d’insectes ravageurs des cultures est très apprécié dans les contrées du nord où il niche en nombre.
D’ailleurs, ceux qui se plaignent de cet oiseaux sont évidemment ceux qui n’ont pas mis en œuvre les mesures de protection et reçoivent la visite des étourneaux ne pouvant aller ailleurs !
Les mesures d’effarouchement
L’INRA propose un CD d’effarouchement acoustique, dont « les cris ont été sélectionnés pour effaroucher et éloigner les oiseaux gênants de leurs zones de repos, dortoirs, nourrissage : pisciculture, vergers, vignobles … Il concerne notamment l’Étourneau sansonnet, le geai des chênes et la pie bavarde. Pétards et autres épouvantails fonctionnent très bien.
Les mesures de protection des biens
En plus de des mesures d’effarouchement, on peut ajouter les filets de protection ou les grillages… qui permettront de préserver efficacement et durablement les bâches agricoles ou d’empêcher les oiseaux de pénétrer dans les bâtiments .
Rappelons que dans les Vosges, le geai des chênes et la pie bavarde ne sont pas sur la liste des espèces susceptibles d’occasionner des dégâts, le piégeage, la « destruction » sont donc interdits.
La pie bavarde la mal aimée – Animal-Cross.org – décembre 2018
La protection des batraciens
Pourquoi les batraciens sont-ils protégés, pourquoi veiller à leur préservation?
Les populations d’amphibiens sont menacées partout dans le monde et les Vosges ne sont pas épargnées. Et c’est une catastrophe pour la biodiversité comme nous allons vous l’expliquer…
Au printemps, c’est à ce moment que doit avoir lieu impérativement l’incontournable migration des grenouilles vers leurs traditionnels lieux de ponte. Moment de très grande vulnérabilité à cause de la concentration des animaux et de leurs difficultés à se mouvoir à cause du froid. Dès ce moment, ils servent de nourriture, par exemple, au très rare putois. Bien que les amphibiens soient à température variable, ils sont cependant obligés de pondre très tôt. Pour que leurs larves puissent effectuer leurs complètes métamorphoses et échapper aux prédateurs.
Chaque femelle doit pondre des milliers d’œufs pour que quelques rares chanceux puissent atteindre l’âge adulte. Car les pertes naturelles sont énormes et les perturbations climatiques que nous vivons n’arrangent rien.
Que se passe-t-il après la ponte ? Les œufs gonflent au contact de l’eau, forment la nourriture des embryons. Très tôt ensuite, les têtards dévorent algues et végétaux morts et leur masse augmente de façon considérable. Toute la chaîne alimentaire se met en place à partir de cela.
Oiseaux-Nature ne cesse de faire admirer ce processus par des adultes, des scolaires à la mare pédagogique de Xertigny que des milliers d’élèves ont fréquenté et ailleurs dans le département.
Les tritons alpestres et palmés, espèces protégées, affluent vers toute cette manne, cette biomasse en croissance à dévorer. Ils s’y retrouvent avec les diverses larves de libellules, menacées elles aussi par la dégradation de leur habitat. Une grande variété d’autres insectes carnassiers, tels les dytiques, véritables ogres des mares, dépendent aussi pour leur survie de la quantité de têtards disponibles. Bien évidemment, des oiseaux tels la bergeronnette des ruisseaux et le martin pêcheurs, mais aussi la couleuvre à collier, reptile protégé ont besoin d’une part du gâteau ! Toutes ces espèces sont interdépendantes, fragiles, vivent comme cela depuis des millénaires.
Alerte sur le déclin des amphibiens
Des captures illégales de milliers de grenouilles par des humains plus ou moins inconscients mais surtout cupides, tous les ans, finissent par anéantir la faune, comme par exemple sur le site d’exception du bassin versant de la Cuve à la Bresse, voir à ce sujet la page Actions en justice. Les 3 ruisseaux, la prairie et les forêts des alentours qu’on penserait à première vue encore préservés en montagne, ne le sont plus. Épargné par les routes et les pesticides, ce site fait cependant encore partie, en montagne, dans cette vallée du Chajoux, des meilleurs refuges potentiels pour les grenouilles. C’est ce qui attire les convoitises. Enlever au milieu naturel toute cette source de nourriture est dramatique de conséquences.
En plus des captures illégales, la traversée des routes lors de la migration printanière, le drainage des zones humides et des fossés, la pollution des eaux, la pêche excessive de grenouilles dans les étangs vosgiens au printemps et le comblement des mares sont elles aussi des causes de ce déclin et à cela s’ajoute maintenant, les périodes de forte chaleur répétitives et surtout le déficit d’eau de pluie pour recharger les sols et les zones humides.
Les batraciens et les zones humides sont menacés, il est urgent de les préserver, Oiseaux Nature agit et vous aussi vous pouvez agir, voir à ce sujet notre rubrique: La préservation des zone humide
Demandez nous des conseils pour, à votre niveau, favoriser la venue des batraciens chez vous et ainsi favoriser aussi toute la chaine de la biodiversité , comme créer une mare et des espaces d’hivernage.
“Il est grand temps de changer nos pratiques” : ces idées pour agir sur le déclin du nombre d’amphibiens dans les Vosges – Vosges Matin 20 mars 2023
Le pigeon des villes n’est pas celui que l’on croit
N’en déplaise à certains, comme les autres oiseaux, Le pigeon des villes appelé aussi pigeon biset (voir plus loin à son sujet) est un animal sensible et qui s’adapte à son environnement…
Nous recevons parfois des appels à l’aide pour des pigeons enfermés dans des clochers ou des pigeons en détresse, ou encore des appels pour en finir au plus vite avec ces oiseaux qui soi-disant vont nous transmettre les pires maladies.
«En France d’après la législation, les ornithologues, l’administration et même les élus, le pigeon des villes est à la fois sauvage et domestique !»
Certains le pensent sans propriétaire, c’est un bien sans maître (res nullius). Certains le considèrent comme animal domestique (ancêtre du pigeon domestique redevenu sauvage) sans propriétaire. Le pigeon biset est aussi espèce sauvage chassable. Le pigeon de ville aussi appelé pigeon biset serait donc sauvage !?…
Si le pigeon biset appartient à un éleveur ou à un colombophile, il est alors considéré comme animal domestique.
Des affaires portées devant les tribunaux ont donné lieu à des jugements qui parfois considèrent le pigeon des villes comme animal domestique ou parfois comme animal sauvage.
Ce statut* confus donne à certains d’entre nous, le sentiment que tout est permis à l’égard du pigeon des villes. Le degré de mépris pour le pigeon est un exemple frappant de la loi du plus fort, de la domination, de l’exploitation, bref du mépris de la vie.
Malgré tout, il existe des communes et des personnes, qui ont cherché et ont mis en place des solutions alternatives non tuantes à une éventuelle prolifération des pigeons.
*Pour compliquer encore un peu plus la situation du pigeon, le pigeon biset ou pigeon des roches (rare à l’état sauvage) est l’ancêtre du pigeon domestique mais aussi du pigeon des villes. En raison de croisements continus, il a perdu beaucoup des ses caractéristiques morphologiques qui le définisse. Le pigeon biset est une espèce chassable (comme ses cousins le pigeon colombin, le pigeon ramier, la tourterelle des bois*, la tourterelle turque). Issu du pigeon biset , il existe des espèces de pigeons voyageurs et d’élevages, ceux là ayant un propriétaire.
* Depuis 2020 des arrêtés ministériels suspendent temporairement la chasse des tourterelles des bois
Le pigeon ramier, espèce chassable, dans certains départements il est considéré comme espèce « nuisible » par arrêté préfectoral.
Il existe d’autres espèces de pigeons comme par exemple le pigeon colombin, espèce chassable, elle aussi qui peut être confondu avec le pigeon biset.
Ces pigeons sont en plus interféconds, de ce fait les pigeons « urbains » semblent parfois avoir des morphologies différentes.
Ainsi la question de la protection ou destruction du pigeon sera fonction de la réglementation invoquée: réglementation de la chasse, code rural, règlement sanitaire du département, code général des collectivités territoriales, code pénal. Bien souvent en observant, en discutant et en proposant, des solutions sont trouvées aux éventuels problèmes liés aux pigeons.
Si vous vous posez des questions à ce sujet, nous vous invitons à visiter les sites suivants:
Cohabiter avec les pigeons – LPO
Cohabitons pacifiquement avec les pigeons – PAZ
C.RE.DO – Collectif pour la REgulation DOuce Pigeons et protection animale
Et pour en savoir plus:
Le pigeon en Ville – écologie de la réconciliation et gestion de la nature – Naturparif 2012
Les Parisiens qui n’attrapent jamais la grippe – Le Monde 28-11-2014
Redorer le blason du pigeon – Charlie Hebdo 08-08-2018
La nicarbazine est un nouvel outil de régulation des populations de pigeons. Présenté sous forme de grains de maïs, ce traitement contraceptif cible spécifiquement les pigeons. Cette nouvelle méthode, respectueuse de la condition animale, a déjà fait la preuve de son efficacité dans de nombreuses villes européennes. Elle est disponible en France à destination des collectivités
Le maïs contraceptif pour pigeons – association PARIS ANIMAUX ZOOPOLIS – 2022
Plusieurs Parlementaires ont déposé des questions écrites sur les méthodes utilisées pour limiter les populations de pigeons, en 2023. En juillet 2023, le Ministère de l’écologie a répondu aux Parlementaires:
Pigeons : le Ministère de l’écologie répond aux Parlementaires – PAZ
Des solutions:
Un pigeonnier contraceptif à Epinal – Vosges Matin 24-11-2017
Un pigeonnier contraceptif à Saint Dié des Vosges
Grand Tétras et Gélinotte des bois
L’état attribuera -t-il à ce bel oiseau le statut d’espèce protégée le lendemain de sa disparition ?…car cet oiseau se trouve toujours sur la liste des espèces chassables!…
Sous la pression des associations et suite à la décision de Conseil d’État d’interdire la chasse au grand tétras pendant cinq ans en juin 2022, l’interdiction de chasse sur tout le territoire Français est officielle…La chasse est suspendue pour 5 ans.
Arrêté du 1er septembre 2022 suspendant la chasse du grand tétras en France métropolitaine pour une durée de cinq ans
c’était sans compter sur les chasseurs, « 1ers écologistes de France », qui ont demandé l’annulation de cet arrêté. Par une décision du 6 décembre 2023, n°468959, le Conseil d’État a rejeté la requête de la Fédération des chasseurs qui lui demandait d’annuler l’arrêté du 1er septembre 2022 du ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires suspendant la chasse au grand tétras, en France métropolitaine, pour une durée de cinq ans. La suspension de la chasse du Grand tétras pour une durée de cinq ans est donc confirmée
Chasse : confirmation de la suspension de la chasse du Grand tétras pour une durée de cinq ans (Conseil d’Etat, 6 décembre 2023, n°468959) – 7 décembre 2023
Oiseaux Nature est partenaire du Groupe Tétras Vosges pour la protection du Grand Tétras et la Gélinotte des bois.
Le Groupe Tétras Vosges, le Conservatoire des Espaces naturels de Lorraine, Loana, le groupe avifaune ONF et Oiseaux-Nature ont travaillé main dans la main à la mise en place d’un Plan Régional d’Action. Un des objectifs majeurs : la préservation des habitats de cette espèce.
Enduros, prélèvements, ramassages, agrainage des sangliers, élevages des cerfs, perturbation des milieux de vie par des chiens, détonations répétées, circulations des 4×4 en toute saison sur des voies interdites (fort justement) à la circulation des véhicules motorisés, gestion des forêts…La liste est longue des dérangements qui mènent à la destruction de la faune sauvage dans les forêts vosgiennes, en particulier des espèces sensibles et emblématiques comme la Gélinotte des Bois et le Grand Tétras.
Le grand tétras est désormais au bord de l’extinction dans les Vosges, alerte le Groupe Tétras Vosges (GTV). Les pratiques sylvicoles sont devenues plus respectueuses de l’habitat de l’oiseau, mais la pression du tourisme et des loisirs rend sa survie très incertaine. (DNA du 13 octobre 2019)
Oiseaux Nature considère que les conditions pour la réussite d’un renforcement des populations de grands tétras dans les Vosges ne sont pas réunies:
A suivre sur notre article Faut-il réintroduire des Grands Tétras dans les Vosges?
Les lynx victimes de la chasse, du piégeage et du braconnage
Le silence des bêtes from vincent munier on Vimeo. 2018
Partage d’une triste histoire d’amour d’un couple de lynx.
Un moment si rare ! Souvenir à la fois magnifique et douloureux.
Le mâle a subi un acte de braconnage.
Chasse, piégeage, braconnage: sur la quinzaine de lynx qui vivaient dans le massif Vosgien au plus fort du peuplement, il n’en reste plus aucun !
Le lynx menacé d’extinction dans le massif Vosgien – L’est républicain 21-08-2020
Le lynx Boréal est protégé : Au niveau international, par la Convention de Washington annexe II, au niveau européen, par la convention de Berne annexe III et la directive « habitat faune flore » annexe II et IV de l’Union Européenne. Au niveau national, par la loi sur la protection de la nature.
Le lynx est actuellement sur la liste rouge des espèces menacées de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature, il est classé en danger en France et en danger critique en Alsace
A la fin du XIX siècle et début du XX siècle le lynx est éradiqué en France. Dans les années 70 la Suisse fait des lâchers de lynx dont certains iront coloniser le Jura et les Alpes. En ce qui concerne les Vosges il faudra attendre 1983 pour les réintroductions.
Requiem pour le lynx? – Le Troglo Juin 2013 n°120 pages 30-32
A partir de 2012 il reste un seul lynx Van Gogh, le pauvre solitaire serait mort en 2014 peut être percuté par une voiture…
Combien de lynx et de loups dans les Vosges? – Le Troglo Février 2015 n°123 pages 51-52
Alors que les conditions de vie sont propices à l’installation des lynx dans les Vosges, la plupart y sont morts du braconnage et de collision avec des véhicules. Bien mince consolation, entre 2017 et 2019, il y aurait eu 5 lynx mâles dans les Vosges dont 3 issus de réintroduction dans le Palatinat Allemand, merci les allemands !
En juin 2020 après 3 années 2016-2019 de mise en place laborieuse, un Plan Régional d’Actions 2020-2029 pour le lynx a été approuvé mais les demandes des associations de protection d’inscrire dans ce plan la réintroduction des lynx dans les Vosges et l’acceptation du lynx par les chasseurs et éleveurs, n’ont pas été entendues.
Pour les autres populations de lynx en France, sous la pression des associations un Plan National d’Action en faveur du lynx boréal (DREAL Bourgogne Franche comté), en coordination avec le PRA lynx Massif des Vosges, a été mis en place en 2022.
Le loup symbole de la résilience de la nature
Le loup est une espèce strictement protégée en France en application de la Directive européenne du 21 mai 1992 n°92/43/CEE dite « Habitats ». L’article 16 de cette Directive permet des dérogations. L’état français use et abuse de cet article pour déroger à cette protection stricte et autoriser l’abattage de loups.
- La position du CA d’Oiseaux Nature du 26 août 2011
- Des exemples de mesures de protection des troupeaux
- Oiseaux Nature fait partie du collectif CAP LOUP
- Des plaquettes d’information
- Un livre sur les loups de France, pour tous les publics de Roger MATHIEU
- Le loup « bénéfique »
- La rumeur : la réintroduction du loup
La position du Conseil d’Administration de l’Association Oiseaux Nature du 26 août 2011
Le loup, espèce indigène, a failli disparaître de l’Europe de l’ouest. Son absence des Vosges en tant que super-prédateur* a favorisé de forts déséquilibres préjudiciables à l’intérêt général : atteintes aux forêts par des surpopulations de cervidés – atteintes à l’agriculture par de grosses surpopulations de sangliers. La présence du loup était sans conteste bénéfique à, la biodiversité, c’est pourquoi un consensus européen s’est dégagé pour faire du loup une espèce protégée. Ce que la Convention de Berne exprime en ces termes : « Reconnaissant que la flore et la faune sauvage constituent un patrimoine naturel d’une valeur esthétique, culturelle, récréative, économique et intrinsèque, qu’il importe de préserver et de transmettre aux générations futures ; reconnaissant le rôle essentiel de la flore et de la faune sauvage dans le maintien des équilibres biologiques ; (…) »
Suite au retour naturel du loup facilité par l’abondance des proies sauvages, Oiseaux-Nature demande la mise en place par les pouvoirs publics d’un vrai plan loup à l’échelle du massif. Un plan loup est un ensemble de mesures de protection des troupeaux, d’indemnisation des éleveurs et d’information du public,…
Notre crédibilité est en jeu : comment par exemple convaincre l’Afrique de préserver ses derniers éléphants si nous sommes incapables de tolérer quelques loups chez nous ? Cette position est tout à fait conforme aux objectifs d’Oiseaux-Nature d’étude et de préservation de la biodiversité, dans l’intérêt général.
*le super-prédateur est l’animal qui, en haut des chaînes alimentaires, est un indicateur de leur bonne qualité.
Des exemples de mesures de protection des troupeaux
AGRIDEA est une association Suisse pour le développement de l’agriculture et de l’espace rural – fondée en 1958, soutient les femmes et les hommes qui s’engagent pour une meilleure qualité de vie dans l’espace rural. Cette association a mené des études sur le comportement de loups face à certaine clôtures de protection et met à disposition en téléchargement des fiches techniques:
Protection des troupeaux – site Suisse proposé par AGRIDEA
L’IPRA (Institut pour la Promotion et la Recherche sur les Animaux de protection) a pour objectif d’améliorer les systèmes de protection des troupeaux face aux loups. Grâce à ses méthodes de recherche innovantes, l’institut propose une nouvelle lecture des situations sur les zones pastorales et ainsi développe des réponses adaptées et graduées en termes de protections.
IPRA (Institut pour la Promotion et la Recherche sur les Animaux de protection)
Sur le site du CERPAM vous trouverez des publications concernant les chiens de protection
CERPAM – Centre d’Études et de Réalisations Pastorales Alpes-Méditerranée – articles et rapports
Meuse Nature Environnement Un site pour témoigner et partager des informations et documentations techniques au sujet du loup et de l’élevage en contexte de plaine Grand-Est.
Loup et élevage en plaine – MNE
Oiseaux Nature fait partie du collectif CAP LOUP
Créé en 2014, CAP Loup est un ensemble d’associations de protection de la nature rassemblées autour d’un objectif commun : la protection du loup en France.
Des plaquettes d’information:
Brochure réactualisée 2018 « Loup, pour en finir avec les contre-vérités sur le pastoralisme et la chasse »
Un livre sur les loups de France, pour tous les publics!
Cet ouvrage de 112 pages s’adresse à tous les publics. Il essaye de répondre, sans tabou, à toutes les questions que vous pouvez vous poser sur les loups de France. Il offre ainsi une synthèse des connaissances sur les loups installés sur nos territoires (description, historique, biologie, menaces, etc.). De plus, ce livre propose un point, le plus complet possible, sur les rapports qu’entretien l’espèce avec les troupeaux domestiques (dommages, protection, indemnisation, économie de la filière ovine, etc.).
Un fond riche et sourcé
Les propos s’appuient sur plus d’une centaine de publications. Elles-mêmes sont également enrichies des connaissances acquises au sein d’un groupe d’une douzaines de naturalistes. Actuellement, ces naturalistes suivent une quinzaine de meutes établies dans les Alpes (Groupe PP Alpes). De plus, ces connaissances de terrain ont été complétées par une multitude d’échanges avec d’autres naturalistes, biologistes et professionnels de l’élevage issus de France, Italie et Espagne.
Chaque chapitre intègre les éléments fournis par des documents-sources. Le lecteur peut ainsi directement y avoir accès en cliquant sur plus de 80 liens. Ils permettent de consulter et/ou télécharger autant de publications, articles, vidéos et textes officiels que désirés.
Un support abondamment illustré
Les photos et vidéos de loups qui illustrent les différents chapitres ont été obtenus à l’aide de caméras automatiques. Sauf exceptions explicitent, ces documents montrent des loups libres, qui vivent en France.
Enfin, le texte s’accompagne de 16 encarts. Ils développent des points particuliers comme l’hybridation, les attaques de chiens errants, les méthodes d’abattages légaux, etc.
Les loups de France – FNE Auvergne Rhône Alpes
Sur le site ci dessus le livre de Roger MATHIEU est téléchargeable.
MATHIEU R. (2020) Les loups de France. FRAPNA Drôme Nature Environnement/FNE Auvergne Rhône Alpes, 112p. Editions numériques.
Le loup bénéfique:
Les grands prédateurs comme le loup, ont aussi un rôle « économique » , à ce sujet lire l’article de Pierre Athanaze ci dessous, qui permet de considérer le loup autrement que comme un animal à abattre:
Les grands prédateurs une aubaine pour la forêt – Revue La gazette des grands prédateurs n°53 Août 2014 – Pierre Athanaze
La rumeur : la réintroduction du loup
Après le « flop » de la rumeur du retour du loup qui ne serait qu’une réintroduction, rumeur sans fondement colportée par des cerveaux habitués à manipuler et à nuire, ces mêmes personnes, encouragées par les destructeurs armés de la nature et des politiques démagogues, lancent l’idée que le loup ne serait plus qu’un hybride chien/loup ceci toujours dans le but d’éradiquer le loup.
Pour en savoir plus à ce sujet, mais surtout pour avoir des infos scientifiques, justes et objectives vous pouvez lire le dossier suivant:
MATHIEU R. (2017) L’hybridation du loup (Canis lupus) : un vrai-faux problème. FRAPNA Drôme, Valence, 18 p.
On attend impatiemment la prochaine rumeur…peut être le retour du chaperon rouge ou des 3 petits cochons…
Les ours bruns des Pyrénées, les mammifères sauvages les plus menacés en France
Nous avons retrouvé dans nos archives un article concernant les ours, écrit pour le Troglo n°20 de l’été 1986!: L’ours dans les Vosges
Plus de trente ans après ce document, la ténacité pour que vivent les ours en Pyrénées est toujours là!
L’ours dans les Vosges – Le Troglo n°20 été 1986-page 1 à 12
Les ourses Melba et Cannelle ont été abattues par des chasseurs en 1997 et 2004
A nouveau en 2021, l’ourse Caramelles a été abattue par un chasseur: Adieu Caramelles, « fille des Pyrénées »
En octobre 2018, bonjour Claverina et Sorita , ourses réintroduites dans les Pyrénées.
Claverina et Sorita, nous vous souhaitons longue vie et des bébés qui continueront d’enchanter nos enfants et nos rêves, notre belle planète et surtout, SURTOUT, pas de mauvaises rencontres…
« En Béarn, des montagnes sans ourses, de la désespérance à l’espoir! » Décembre 2018
« Philippe CHARLIER, attaché à des Pyrénées sauvages et vivantes, pour que l’homme puisse continuer à VIVRE AVEC l’ours et la faune pyrénéenne dans des milieux naturels préservés, revient sur les faits marquants des 14 dernières années où ces vallées béarnaises n’accueillaient plus aucune ourse… »
Des montagnes sans ours de la désespérance à l’espoir Courrier de la Nature n°315 Mars avril 2019 – Philippe Charlier
Cette réintroduction ne se fait pas sans heurts, des éleveurs sont fermement opposés à toute cohabitation avec le soutien de certains lobbyistes, notre gouvernement cède à la pression. Les associations de défense de l’ours et de la biodiversité veillent.
En savoir plus sur l’ours des Pyrénées – DREAL occitanie:
Présentation générale de l’Ours brun des Pyrénées
Pour toutes informations objectives sur les ours des Pyrénées voir les sites:
Décod’ours – FERUS et Pays de l’Ours-ADET
Les bénéfices apportés par la faune sauvage
Comment la faune sauvage pourrait nous sauver du changement climatique…
Nous relayons ces articles où sont décrites des études de scientifiques et leurs résultats, études qui expliquent comment sont liés le changement climatique et l’effondrement de la biodiversité. La démonstration que la protection des végétaux et des sols participeraient à atténuer le réchauffement climatique nous a été faite avec raison, depuis plusieurs années. Ce qui est plutôt nouveau ici c’est que des scientifiques mettent en lumière l’importance de la préservation et de la restauration de la faune sauvage et ses habitats, ces actions primordiales contribueraient ainsi à limiter le réchauffement climatique.
Les grands animaux : des alliés contre le changement climatique par Hélène SOUBELET – La dépêche vétérinaire 4 Mai 2022
Biodiversité – Gnous, loutres et éléphants… Les animaux sauvages charbonnent contre les émissions de carbone par Anaïs Moran – Libération le 3 avril 2023 sur https://www.liberation.fr/environnement/biodiversite/gnous-loutres-et-elephants-les-animaux-sauvages-charbonnent-contre-le-emissions-de-carbone-20230403_662HR3K2NFF4BO7QSKCP4SCFRA/
Prédateurs naturels, auxiliaires de l’agriculture pour lutter contre les campagnols
La bromadiolone est un raticide très toxique qui pourrait continuer à tuer des espèces sauvages protégées ou non protégées et des espèces domestiques.
Ce produit a été retiré de l’usage , il ne peut plus être distribué et être utilisé depuis le 21 décembre 2020 en espérant qu’il n’y ait pas des stocks qui soient répandus illégalement et qu’un autre produit tout aussi dangereux soit autorisé.
Nous avons tous en tête les morts de rapaces, non loin de parcelles traitées avec la Bromadiolone. Car bien sûr ce poison ne tue pas que les campagnols, il continue ses méfaits parmi les prédateurs naturels des campagnols mais aussi parmi d’autres animaux sauvages ou domestiques qui peuvent en avaler même si son usage a été retiré.
Les prédateurs naturels des campagnols sont nombreux. Les plus connus sont les rapaces diurnes et nocturnes, les corvidés, renards, chats sauvages et domestiques, blaireaux, fouines, martres, voire les sangliers! etc…Parmi ces espèces, certaines sont malgré tout classées sur la liste espèces susceptibles d’occasionner des dégâts (ESOD). C’est-à-dire que ces espèces peuvent être détruites toute l’année, comme le renard qui est pourtant un gros mangeur de campagnols et malheureusement les chasseurs sont, connus pour être opposés à la présence de tout prédateur.
Les solutions pour lutter contre les campagnols:
1- retirer de la liste des ESOD les espèces prédatrices des campagnols: renard, fouines corbeaux, corneilles… mais aussi de la liste des espèces chassables
2- utiliser véritablement des méthodes de culture qui favorise la biodiversité
3- faire des aménagements pour favoriser les prédateurs naturels
Sur leur ferme pilote de la Durette, le Groupement de Recherche en Agriculture Biologique (GRAB) a mis en place des aménagements pour favoriser rapaces, belettes, fouines, couleuvres…et lutter contre les campagnols de façon écologique.
Campagnols: la prédation est votre meilleure arme! – GRAB
Voir aussi notre article: Raticides, anti-limaces, produits antiparasitaires, prudence!
Les prétendus « nuisibles » ou Esod* sont en réalité des animaux nécessaires à l’équilibre des écosystèmes
Communiqué de presse de Oiseaux Nature:
« Nuisibles », Esod, le point de vue des naturalistes
À la suite de l’article paru dans Vosges Matin le samedi 1er avril, l’association Oiseaux Nature, qui regroupe naturalistes et passionnés, a souhaité réagir et apporter au grand public des arguments contradictoires et rectificatifs.
L’ensemble des scientifiques et naturalistes tire aujourd’hui la sonnette d’alarme sur l’effondrement de la biodiversité et par extension le dérèglement climatique, avec des chiffres de plus en plus alarmants chaque année et demande à changer de paradigme et ainsi de regard sur l’ensemble des animaux, y compris ceux que l’on appelle « nuisibles » ou Esod et qui pourtant jouent tous un rôle crucial dans l’équilibre des écosystèmes.
Citons en premier lieu Maître renard, pour qui l’association se bat chaque année. En 2021 le Conseil d’État nous a donné raison et a déclassé le rouquin de la liste des « Esod », interdisant ainsi la destruction de ce dernier. Le renard a d’ailleurs été considéré par le conseil d’État comme une espèce « qui apporte une contribution positive à l’écosystème forestier ». Le renard est l’allié des agriculteurs, aidant ces derniers à réguler les rongeurs qui ravagent les cultures. Il est également indispensable dans la lutte contre la prolifération des tiques (véhiculées par ces mêmes rongeurs) et ainsi la maladie de Lyme.
Quant aux corvidés, tués par millions chaque année, doués d’une intelligence qui n’est plus à démontrer, ils jouent un rôle pourtant majeur dans les écosystèmes. Les corneilles ont effectivement un rôle d’équarisseur et agissent en agents sanitaires au niveau des cultures et prairies. Elles nettoient aussi les abords des routes des nombreuses victimes de collisions. Les corvidés sont aussi de grands disséminateurs de graines et permettent le repeuplement naturel en espèces végétales. De façon plus anecdotique, au Puy du Fou, 6 corbeaux freux assurent tous les jours le ramassage des mégots et déchets du parc. Ainsi leur utilité n’est plus à démontrer et il existe de nombreuses solutions non létales de se protéger des nuisances que les corvidés peuvent toutefois occasionner.
Concernant les mustélidés (martre, fouine, etc.), leur utilité ne devrait plus être à démontrer ! Dans d’autres pays d’Europe, des plans de réintroduction sont prévus en raison de leur intérêt écologique :rôle de dératisation, mais pas que : de police sanitaire des écosystèmes également. Fouines et martres, par exemple, sont de précieuses auxiliaires des agriculteurs, car prédateurs redoutables des mulots, campagnols mais également des rats d’égouts en ville.
Le sanglier, quant à lui, s’il est considéré en surpopulation (provoquée par ceux qui le nourrissent entre autres), est pourtant lui aussi un animal indispensable à l’équilibre des écosystèmes. Du fait de son comportement « fouisseur », le sanglier retourne et aère la terre des forêts, ce qui est positif pour sa structure et son activité microbienne. Il participe en outre au repeuplement naturel des forêts par effet de dissémination des graines.
Chaque prétendu Esod est en réalité un animal nécessaire à l’équilibre des écosystèmes. Un autre regard sur l’ensemble du monde animal est aujourd’hui absolument indispensable.
*Esod: Espèces susceptibles d’occasionner des dégâts
Photos © Fabrice Cahez